Tonsai : Belle, Belay, Belly
Lundi 18 janvier 2016 à 10h46, j’ai posé un pied au PARADIS.
Enfin, celui des grimpeurs.
Enfin, c’est ce que je pensais, le lundi 18 janvier 2016 à 10h46.
1. Belle
Une plage de rêve, des falaises, de l’eau turquoise, des îles, des
bungalows pas chers, des restos, du sable blanc, et des bars perchés. Un endroit
accessible en bateau où cohabitent beaucoup de grimpeurs, quelques rastas et une
poignée de basejumpeurs.
Je force rapidement l’intégration dans un groupe de collègues
nautiques et m’installe dans un nouveau quotidien pour 2 semaines et demie :
Lever – petit déj – thé thaï au gingembre – marche d’approche dans la
jungle ou sur la plage (à composer en fonction des marées) – grimpe – assurage
– plage – mango-shake frais au coucher du soleil sur la mer – saut d’un
basejumper (non maman, pas moi) - douche – resto thaï à 2 euros – bière au bar
devant un spectacle de feu – pfiou quelle journée ! - dodo.
En extra, 1h de massage pour 5 euros, visite d’îles voisines paradisiaques, snorkeling, noix de coco, grande-voie et lagon. Mais pas tous les jours, faut pas abuser.
Une fois, la problématique de ma journée a été de savoir si je
préférais visiter des grottes en kayak et boire du jus de coco ou grimper sur
une plage déserte. Mais j’ai eu du mal à choisir.
Alors j’ai fait l’un, puis l’autre.
Ça va la vie.
2. Belay (assurer)
L’endroit est non seulement paradisiaque mais aussi majoritairement escalado-orienté.
Le village est organisé autour du magasin d’escalade, les rencontres
entre grimpeurs sont du plus simple, on y trouve tous les styles de grimpe et
de prises (en cherchant un peu), des voies magnifiques dans un décor
paradisiaque, et le site brasse des grimpeurs du monde entier contents d’être
là.
En plus, j’ai eu la chance de tomber le premier jour sur un groupe de
collègues, allez, on va dire pas trop désagréables, avec qui j’ai pu grimper
tous les jours, et dont le rythme me correspondait parfaitement.
3. Belly (ventre)
Et les jours filèrent dans ce parfait tableau paradisiaque. Elle
quitta ce lieu des étoiles plein les yeux en se demandant amèrement que chercher ailleurs
après une telle expérience. Fin de la belle histoire.
Mais non chers amis, arrêtez de me croire, je ne vous raconte que ce
que je veux bien vous raconter.
Allez, voici maintenant les quelques tâches du magnifique
tableau :
La légende veut que quand on quotidiennise Tonsaï, on est forcément
touché par le bien connu « Tonsai belly » (belly = ventre, pas besoin
de dessin). Une légende pas bien mystérieuse : il n’y a que 8h
d’électricité par jour (enfin par nuit), et la suite m’a laissé
penser que le concept de « la chaîne du froid » n’est pas qu’une pure
invention stratégique industrielle de consommation...
La ritualisation du mango shake a été fatale. Toujours au même
endroit, à la même heure. Pourtant un jour, tout le monde s’est couché à 19h
sans pouvoir se relever. Enfin, pas plus loin que la salle de bain.
Séjourner à la Belle Tonsai Beach, c’est aussi accepter de vivre à 50%
d’énergie pendant plus d’une semaine, sous une chaleur humide accablante, de
pleurer en enfilant ses pieds gonflés dans les chaussons pourtant parfaitement
trop petits, de grimper avec singes / moustiques / araignées / serpents, et de
revoir sérieusement ses performances et attentes sportives.
Mais aussi de voir passer des lézards et araignées derrière son oreiller, de
prendre des douches froides au jet, de devoir sortir dehors pour aller aux
toilettes, de dormir dans une chambre en bois à l’hygiène douteuse, d’éviter de
compter le nombre de jours consécutifs de la mise de LA tenue sportive sans
lessive, de se rendre compte que regarder sous le lit était une très mauvaise
idée, de se faire réveiller par
le voisin thaï qui crache grassement dans la douche commune tous les matins, ou
par le voisin allemand qui vient d’être attaqué par le Tonsai Belly, ou par de
la musique traditionnelle thaïe (les 3 réveils se valent) et de réaliser que malgré tout ça, on reste au cœur de la Thailande du Sud ultra-touristique à consommation excessive démesurée.
Toujours un plaisir de lire tes aventures.on te sent heureuse ! Fait une petite longueur pour moi .le gui
RépondreSupprimerC'est trop marrant ma Bichbou, en relisant ton texte d'aujourd'hui, je m'aperçois que les mots que je viens de lire dans le bouquin des incorruptibles (prix littéraire destiné aux adolescents, que je fais avec mes élèves en ce moment), résonnent étrangement avec la chute de ton article:
RépondreSupprimer"Si ta vie n'était qu'un océan de volupté, tu finirais par t'ennuyer à mourir."
En tout cas, océan de volupté ou pas, continue à marcher sur ton fil vert, et à nous relier d'est en ouest avec le fil de tes jolis mots !
Bravo à toi ma petite fille ton papy est fier de toi. Grosses bises ma chérie papy
RépondreSupprimerBelles photos, belle écriture c'est un plaisir de te lire.
RépondreSupprimerBonne continuation. Agenor
Ben dis donc, t'as pas choisi les potes les moins musclés, coquine !
RépondreSupprimerCa fait plaisir de te lire. Des bises